• Quality Street

    La vie, c’est comme une boite de chocolats. C’est un truc que je peux admettre.

    Mais la mort, alors?

    Sur la mort curieusement, c’est le silence radio.

    Ca vaudrait peut-être le coup d’en causer, vu que des fois ça tourne plutôt autour de la boite à bonbons.

     


    Comme ce dimanche, en fin de journée. Un de ces beaux dimanches froids et secs qu’offre l’hiver en fin de saison. Je trainais mon ennui en régulation du SAMU, rompu de courbatures depuis la veille d’avoir déménagé mon pote Néric.

     

    Je l’aime bien, Néric. 

    On ne se connait pourtant que depuis le D-Day, celui du grand débarquement. Le fameux jour du premier combat dans l’arène, cette gigantesque foire à bestiaux des choix de postes d’internat. Il était la première personne que j’aie croisée en sortant du train. On s’est dit trois mots, on allait faire la même chose. On a pris le même taureau par les cornes, ensemble. Et jamais plus durant l’internat on ne s’est quitté.

     

    C’est drôle. Parce que franchement, rien à voir, lui et moi.

     

    Lui, c’est le blond.

    Sportif, non fumeur, jongleur et musicien. Moi, ben bof, quoi. 

    Lui, en plus, c’est le type qui s’en sort toujours sans que j’arrive à piger ni pourquoi ni comment il fait. Sans doute qu’il vit dans un monde parallèle et que je ne le sais pas. Moi, mes histoires sont souvent moins glamour.

     

    Tiens, un exemple simple: lui, il sauve des vies. Moi, jamais fait.

     

    Il y a peu de temps en garde au SAMU tout comme moi aujourd’hui, il est tombé sur une femme, jeune, en arrêt circulatoire qu’il a décidé de thombolyser pour suspicion d’embolie pulmonaire. A domicile. Eh ben, madame avait bien un gros caillot, et elle est repartie chez elle sans séquelles en quelques jours. Ca, c’est le Néric.

    Moi, j’ai juste du mal à tomber sur une femme jeune en garde. Cherchez pas, y’a maldonne dès le départ, c’est sûr. Et le plus rageant dans cette histoire, c’est que depuis, Néric jubile et fait le beau en serrant la louche de tout ce que le CHU compte de gratin. De séances officielles en convocations spéciales. Et personne pour tilter sur le fait que c'est un coup de bol énorme, cette affaire.

     

    Ca me fout en boule d’autant qu’il n’y a que moi, bonne poire, pour le déménager au débotté et en plein hiver. L’a de la chance que je l’aime bien, le Néric.

    C’est donc fourbu et envieux que j’entends une permanencière qui s’agite. Du boulot pour moi, visiblement. Un arrêt cardiaque, chez un homme jeune. HAHA. La chance tourne, on dirait! 

     

    Place aux artistes. 

     

    D’un pas assuré, je gagne le télécopieur chargé de délivrer l’ordre de mission. Tranquillement, je déchiffre le lieu d'intervention. Négus sur Nevers. Tiens, je connais. J’y étais justement hier, vu que j’y ai déposé le Néric avec ses cartons. Et puis tiens encore, c’est justement son adresse qui apparait sur le papier. 

    QUOI? son adresse? Oui, j’ai bien lu. C’est sa rue. Pas de numéro. Une chique à la menthe me parcourt l’échine du bas du dos vers la nuque. 


    Oubliez l’artiste, il est cloué sur place.



    - Qu’est-ce qui se passe? Me demande la fille du téléphone.

    - C’est... C’est la rue de Néric... J’lai... 

    - ... Ah? Bon, je l’appelle! Et toi, même si Néric est sur le coup, grouille! 

     

     

    Ok, ok, c’est parti. Mais dans la bagnole et dans ma tête, ça gamberge sec. 

    Nan, Néric l’est pas mort. Nan, Néric, l’est en train de masser un type, c’est sûr. LE type que quelqu’un a vu s’écrouler devant sa porte de garage en voulant rentrer sa voiture. Pi Néric est là, on va y arriver. JE vais y arriver. Mon premier arrêt cardiaque chez un jeune. Avec Néric dans la poche, c’est dans la mienne.

     

    C’est ça. Mon bonbon rien qu’a moi.

    Pourvu que ce soit ça...

     

    J’arrive. Ouf c’est ça, je respire. 

    Néric est là, il masse en charentaises, devant les voisins tétanisés. Sidérés même, quand je prends le train en marche en intubant le gars, épaulé par le type en chaussons.

    C’est tout ce que j’ai fait d’ailleurs, c’était cuit de toute façon.

    Même dans les meilleures conditions du monde, jamais je ne sortirais un arrêt cardiaque en vie. 

    Quoi, même pas fait un peu d’adrénaline? Non. Oublié? Non plus. Non parce qu’au fait, j’ai juste appris ce jour-là que Néric dans son frigo, IL A de l’adrénaline.

     

    L’enfoiré.

     

    On pourrait en rester là, ce serait l’histoire d’un gamin qui verrait filer sous son nez le dernier Roudoudou droit dans la poche du chérubin juste devant lui dans la file.

     

    On pourrait.

     

    Mais, on l’a dit au début, la vie c’est comme une boite de chocolats. Et la vie continue, non?

     Alors on continue.

     

    Le mort est mort, le soleil se couche et Néric est en pantoufles avec un pot-au-feu sur le feu. L’un de nous deux est de trop, et l'autre décide donc de mettre les voiles sous les vivats délirants des trois spectatrices bigoudiesques détournées du poste pour l’occasion. Ravies comme vous pouvez l’imaginer de troquer leur Roselmack hebdomadaire, arpenteur habituel de la tranche, au profit du nouveau voisin-médecin sachant porter charentaise comme mule négligée, c’est quand même pas donné à tout le monde vous comprenez.

     

    Re-enfoiré.

     

    Reste un mort toujours mort, une cause de la mort qui n’en a pas, une voiture de mort qui tourne, moi qui tourne en rond et une intervention qui ne tourne plus à finir de tourner.


    Ca commence à ressembler clairement à mon Carambar de d'habitude, tout mâchouillé et qui colle bien aux dents.  Sauf que le petit goût qui reste en bouche est cette fois-ci différent. Ouais.  

    Le mort n’a pas de nom. Et pour emballer un mort dans son beau papier à blague de la mort, faut mettre un nom avant de lécher les bords. C’est comme ça. 

    Oh, les voisines connaissent bien le mort, sa voiture et sa maison. Mais il vivait seul depuis la mort de maman, et il parlait peu. Et de là à dire que c’est bien Jean Dujardin, comme écrit sur la boite aux lettres ça on peut pas, vous savez...

     

    Il commence à faire sérieusement froid, je rentre par la porte du garage heureusement ouverte pour appeler les casse-bonbons de la maréchaussée. Z’arrivent. En attendant, faudrait trouver vraie cause et vrai nom. 

     

    Pour la cause, facile. 

    Je parcours un sentier menant au salon formé par un alignement savamment étudié de bouteilles de vinasse vides, méticuleusement empilées sur un mètre de hauteur. Vu la tête du père Fouras étendu devant le garage, je me dis qu’on est raccord. Sur la toile cirée en Formica un courrier daté d’hier, cacheté du médecin, marqué du sceau «urgent» à l’attention du cardiologue du coin. Je décachète. Dedans, un ECG  tout pas beau avec un petit mot laconique du généraliste qui dit que oui faut pas trainer, le mort pas encore mort se plaint de douleurs qui pourraient bien le faire mourir.

    J’appelle le généraliste qui répond et confirme. Il a bien vu la veille un ermite bien malade répondant au nom de Jean Dujardin n’ayant pas voulu se faire hospitaliser car truc urgent à régler. Z’avaient convenu de voir un cardiologue demain. J’annule le rendez-vous prévu et lui demande s’il n’a pas, à tout hasard, une date et un lieu de naissance à défaut de papiers d’identité... 

    Non, bien sûr. Jean Dujardin est un ermite jusqu’au bout des ongles sales. Mais j’ai déjà une vraie cause, et c’est toujours ça. 

     

    Reste à trouver un vrai nom.

    Pas gagné, d’autant que l’électricité est coupée et que la porte est grande ouverte. On va installer Jean présumé dans son lit, on cherchera moins au froid. C’est dans la chambre que les flics nous trouvent. Le petit chef des casse-bonbons me fout les siens sous le nez de but en blanc:



    - Quoi? Vous déplacez le corps?

     - Euh... Ouais. C’est qu’y caille sec dehors. Mais pas de panique, j’ai une belle mort.

     - Mmm... OK. Mais toujours pas de papiers, c’est ça? Z’avez cherché partout?

     - Vi et Vi. Dans la bagnole, dans la maison, partout. Mais enfin pour tout dire en ce moment on cherche plutôt l’électricité, voyez.

    - Tsst... Ok, on prend le relais.

     

     

    Après la fouille policière ayant permis la seule découverte du compteur électrique, débriefing rapide autour du lit du mort bien mort. Point d’identité. C’est à ce moment précis que le téléphone sonne. Téléphone de qui? Mais du mort, bien sûr. Que personne n’avait songé à fouiller. C’est bien ballot, les papiers sont également dans sa poche. Et le téléphone maintenant sur messagerie.

     

    On pourrait en rester là, ce serait l’histoire du gamin qui devait finir le Carambar tout mâchouillé du garnement d’en face parce que gâcher du Carambar, franchement c’est pas bien. 

     

    On pourrait. 

     

    Mais, on l’a dit et redit, la vie c’est comme une putain de boite de chocolats belges, et même si c’est écoeurant on se DOIT de bouffer le dernier. Et la vie continue, non? 

    Alors on continue...

     

    Sur la carte en papier, c’est bien écrit Jean Dujardin. Sur la photo de dix-ans-de-moins en revanche, on dirait Jean Dujardin. Enfin j’veux dire le vrai, quoi. Comme Juste Leblanc. Et même de près avec dix ans et une barbe en plus, l’officier reste sceptique.

     

    Un petit arrière-goût de bonbon-piment, maintenant. Je commence à m'agacer. J’empoigne le téléphone, ça suffit les conneries. Sous le regard désapprobateur du policier, rien à foutre.

     

    Trois appels anonymes en absence.

     

    Le premier, une heure avant le début de l’intervention, pas décroché. Déjà foutu, probablement. Aux manettes, Une voix de bon bûcheron bien calleux qui minauderait à l'extrême:



    - Allô, «sucre d’orge»? 

     

    Ben tiens, manquait plus que ça. Du sucre d’orge.


     - ... Tu ne réponds pas, tu devrais être rentré depuis dix minutes, j’ai calculé... Tes douleurs, ça va pouvoir attendre, tu crois? Désolé pour tout à l’heure... Rappelle-moi, s’il te plait!

     

     

    Je reste comme coi, presque litchi. Je sens que je n’aurais pas dû. Je me rends compte que je suis en train d’ouvrir la boîte d’Anis de Flavigny que mamie cache bien au fond de la commode de l’entrée. Mais, va savoir pourquoi, je continue à écouter. Sans doute parce que c’est meilleur quand c’est interdit, ou bien peut-être parce que la messagerie est lancée qui sait...

     

    Deuxième appel, heure de découverte du corps par les passants qui passaient. Le même bûcheron, version folle courroucée:



    - Ah, mais ne me fais pas la tronche, s’il te plait... Ne me refais pas la scène d’hier... Faut que tu prennes bien soin de toi, mon petit sucre d’orge... N’oublie pas le rendez-vous, surtout... Et rappelle-moi, que je sache si tu es bien rentré!

     

     

    Je suis pétrifié, Le flic est venu coller son oreille au combiné. On se regarde comme deux glands, je crois qu’il a bien saisi l’étendue du problème.


    Troisième et dernier appel en absence, au moment du cirque de la fouille du corps. Au point où nous en sommes... Cette fois l’ogre-chaperon rouge a laissé tomber la jupe et s’énerve:



    - Je te préviens, si tu ne rappelle pas, c’en est fini de nous. Y’aura pas de troisième fois.

     

     

    Silence.

    Personne n’ose bouger moustache. Mais moi qui n’en porte pas, je tente:



    - Euh... Qu’est-ce qu’on fait? On dirait que c’est Jean Dujardin, oui ou bien?


     - Euh, ben... L’a jamais vraiment dit ce nom là, l’autre... N’a jamais parlé que d’une ... Friandise, non?


     - Arf, Je sais pu bien... On... On réécoute?


     - Non non... Ca va aller. On va se débrouiller autrement.

     

     

    A cet instant précis, le téléphone se met de nouveau à vibrer dans ma main. Même correspondant. Panique à bord.



    - HAN! Je fais quoi, moi?


     - Euh, Euh....

     

     

    Et je décroche. Pourquoi? Sais pas. Sans doute parce qu’en tu as une Coucougnette en bouche, tu DOIS croquer la petite amande minable de la fin. C’est comme ça. Et le poulet d’enchaîner à voie basse:



    - Faites-lui dire «Jean Dujardin», ce sera Ok, OK?

     

    Fastoche. 

     

    - Allô? «Sucre d’orge?»


     - Euh ... Non.


     - ... Ah, bon? Mais... Qui est à l’appareil, je vous prie?

     

     - Euh... Vous d’abord.


     - Quoi?! Non, mais c’est quoi ce bordel? Z’êtes qui? Michel, c’est toi? Je te préviens, si c’est bien toi, je vais venir te causer, moi-même! On est des adultes, tu sais!

     

    Grimace de l’officier qui articule à voie basse:  «JEAN DUJARDIN», POINT.

    - Euh, ben... Non, c’est pas Michel... Mais là, vous, vous voulez parler à qui?

     - NON-MAIS-QUI-ÊTES-VOUS?

     

    J’en peux plus, je craque, j’avoue tout.


    John Snow, médecin du SAMU. Je viens de trouver un monsieur tout barbu comme vous décédé devant sa porte. Il doit s’agir d’un dénommé Jean Dujardin, mais je n’en ai aucune certitude. Désolé, mais je voudrais connaitre votre nom, et aussi savoir s’il s’agit bien de cette personne que vous cherchez à joindre. Pouvez-vous m’aider?

     

    - ... OH, MON DIEU! 

     

     

    Et clic, raccroche.

    Le condé est vert comme une boule de gomme et s’empare du combiné. Le gourmand ne répondra plus.

     

    On pourrait en rester là, ce serait l’histoire d’un con plus con que le pion qui viendrait de se faire gauler à coller un bout de chewing-gum insipide sous le pupitre du prof. 

     

    On pourrait. Mais bon quoi, vous savez.

     

    On discute quand même, histoire de faire un rapport salé pas trop sucré pour boucler l’affaire proprement mais sans panache.

     

    Je rédigeais le certificat officiel quand l’officier me tendit le téléphone: Le bûcheron avait rappelé et souhaitais me parler une dernière fois. A moi, et personne d’autre. Il est en pleurs.

     

    - Désolé pour tout à l’heure. J’ai réagi bêtement. Je ne vous ai pas dit merci.

    - De quoi? Je n’aime pas annoncer un décès de cette façon. Et puis j’ai été nul.

    - Non non, ça va, ce n’est pas ça... Merci de me l’avoir dit, c’est tout. Sinon, je l’aurais jamais su. Je serais passé demain ou plus tard, j’aurais vu porte close ou vendu, je sais pas... J’me serais dit... Je sais pas. C’est dur, vous savez. Alors merci, c’est tout.

     

    Puis en deux phrases sanglotées il me dit les histoires compliquées, le neveu Michel pas d’accord aussi, les envies de départ et de rester de Jean... Et qu’à son âge, on ne se pose pas les mêmes questions qu’au mien. Qu’après, pour lui et pour eux des fois, c’est plus rude que maintenant. Alors merci encore et au revoir.

     

    Et Néric, le lendemain un tantinet moqueur:



    - Bon, t’as sauvé des vies hier?


    Yep. Une et demie. Un Bûcheron et un demi Michel. Tu peux pas comprendre.

     

     

    Parce que contrairement à lui, je sais maintenant les bonbons qui valent dix chocolats.

    « Lettre à EloïseImpromptu »

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  • Commentaires

    1
    Samedi 10 Mars 2012 à 23:28

    En effet, à force de "toujours" sauver ses patients, votre Néric, comment réagira-t-il en cas de pépin (sans souhaiter le décès d'une personne, des fois, il doit bien arriver un truc pas prévu qui laisse un goût amer dans l'échelle de l'auto-satisfaction) ?

    En tout cas, c'est bluffant le contenu ds son frigo !

    J'espère qu'il n'y a pas d'enfants en bas âge qui furêtent dans les placards, sinon, bonjour le risque d'intoxication et la descente du service "anti-poison" !

    Au fait, n'abusez pas trop des bonbons, sinon, visite chez le dentiste !

    2
    John Snow Profil de John Snow
    Dimanche 11 Mars 2012 à 20:10

    Ne vous méprenez pas, Néric est sincèrement quelqu'un de très bien. Il est doué d'une compétence, d'un sang-froid et d'une humilité remarquable et n'est que rarement pris en défaut (contrairement à moi). Dans cette histoire, je ne dis pas toute la vérité (ça n'est pas mon genre) car Néric est parfaitement heureux de ce dénouement. Sa besace est également pleine de vécus similaires. Il a juste la décence très professionnelle de les garder pour lui (toujours contrairement à moi) mais me les réserve à moi et à moi seul quand je suis sage.

    Et si je le noircis ici, c'est à dessein: Je suis envieux à en crever. Vous apprendrez aussi à me connaître au fil des futures notes, j'ai un très mauvais fond.

    Pour votre part, vous avez également été victime d'une fulgurance à la Néric.

    Effectivement, son frigo contenait des choses étranges. Selon ses propres mots, pour pallier à l'urgence qui n'arrive qu'une fois dans une vie. Depuis cet évènement improbable, de petites mains sont apparues et le contenu du frigidaire s'est considérablement simplifié. Toujours selon ses dires, l'urgence s'est déjà produite, pourquoi tenter le diable?

    J'adore sa philosophie statistique. Décidément Néric je te hais.

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    3
    Lundi 12 Mars 2012 à 18:37

    Nous avons tous notre "côté obscur".

    Je ne suis" fréquentable" que sur mon blog, au quotidien, c'est l'enfer !

    Il ne nous reste qu'à l'assumer ou le planquer sous le tapis ...

    Je planque !

    4
    Mardi 20 Mars 2012 à 07:57

    J'ai hâte d'apercevoir ce mauvais fond. 

    Super histoire. Comme ces consults où j'ai l'impression de servir à rien et au fur et à mesure finalement...

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